E.Cl. 12128Fragment de chasuble
Usures de la surface ; quelques taches sombres ; entièrement restauré et monté sur taffetas ; décousu de son montage ; intervention de restauration ayant eu lieu dans les années 2000 (non documentée).
Pièce arrondie dans son angle inférieur gauche, composé de deux morceaux de la même étoffe raccordés par leur lisière vert et blanc. Sur fond rouge, le décor se compose d’une couronne ducale – or – d’où montent deux branches en S allongées, opposées symétriquement, garnies, latéralement, de longues feuilles refendues et de fleurs au calice d’or (œillets ?) et, à l’extrémité, d’un fleuron d’or aux pétales refendus. La tige se prolonge après le fleuron pour rejoindre celle du motif semblable adjacent et porter une corolle d’or d’où naît une tige d’or, garnie de demi-feuilles symétriques s’engageant dans la couronne d’un même motif qui se recommence entre les deux premiers. Les couronnes sont alignées sur des lignes obliques parallèles. Le champ libre entre les branches qui sortent de la couronne est occupé par un vase pansu et godronné d’où sortent deux boutons latéraux et une fleur centrale en or, entre lesquels se placent deux autres fleurs à pétales cordiformes, courbes à leur sommet. Un liseret souligne les contours du vase et des fleurs en les enveloppant et est surmonté par un amortissement d’or composé de demi-feuilles symétriques portant un fleuron qui enveloppe une rosace. Le tissu étant irrégulier, le raccord des deux lés réguliers, au droit à la couronne, ne l’est plus au niveau du vase.
Damas, fond satin de 5, chaîne (décochement 2), décor satin de 5, trame (décochement 3), broché 1 lat lié en sergé 4 lie 1, S, (liage repris par ¼ des fils).
Chaîne : 1 chaîne.
Proportion : sans.
Matière : soie, organsin S de 2 bouts, Z, rouge.
Découpure : 8 fils.
Réduction : 110 fils/cm.
Trame : 2 trames.
Proportion : 2 coups 1er lat, fond ;
1 coup 2e lat, broché.
Matière : 1er et 2e lat : soie, faible S de 3 bouts, rouge ;
3e lat, broché : filé de baudruche dorée, enroulée, Z sur une âme de soie.
Découpure : 1 passée.
Réduction : 15 à 16 passées/cm ; 30 coups pour le fond ; 16/16 coups brochés.
Lisière dissimulée par le montage.
Teinture en fil.
Hypothèse d’un métier à la tire.
Le musée national de la Renaissance conserve deux autres damas brochés dont la technique de tissage est semblable : E.Cl. 12131 et E.Cl. 21400 (cités par Guelton et Privat-Savigny 2006, p. 238).
Compte tenu de sa forme, il s’agit probablement d’un pan de chasuble découpé à une date indéterminée. Ce tissu s’avère assez luxueux en raison du décor complexe obtenu par une trame supplémentaire limitée au motif voulu (trame brochée), qui demande une programmation supplémentaire du dessin, au métier, et plus de temps et de savoir-faire, au tissage.
Guelton et Privat-Savigny 2006, p. 238, note 121.
Barbier 2018a, p. 106, fig. 4.
Provenance :
Collection Fulgence
Qualification technique abrégée :
Damas
En rapport dans la collection :
Étapes de publication :
Marie-Hélène Guelton, 15 décembre 2004, rédaction d’une première version de la notice ;
Muriel Barbier, 13 avril 2020, finalisation de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
Marie-Hélène Guelton, Muriel Barbier, « E.Cl. 12128 » dans Catalogue des textiles plats du musée national de la Renaissance, mis en ligne le 30 septembre 2022. https://textiles-plats.musee-renaissance.fr/notice/notice.php?id=94
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